Les londoniens de Sunken sortent enfin leur nouvel EP après avoir dévoilé des titres les uns après les autres depuis un an. Cet effeuillage lent convient parfaitement à l'ambiance langoureuse de leur dream pop.
Depuis leur premier essai confidentiel il y a cinq ans, leur son s'est épaissi et la basse ronde de Friends se marie parfaitement avec la voix de Poppy Billingham, les arpèges de guitares, et la batterie claire, jusqu'à ce que le morceau s'envole dans une métamorphose cacophonique.
Ils ont confié la production à Ben Hillier (Blur, Doves, Depeche Mode, Nadine Shah...) qui pose l'EP en équilibre entre ombre et lumière, la position parfaite pour le shoegaze en 2025. Mais le groupe est tellement à l'aise dans son style qu'on en vient à regretter qu'ils ne s'affranchîssent pas davantage de cet académisme qui les cantonne dans un registre qui ne manquent pas de piliers historiques en activité (Slowdive, Beach House) ou en devenir (White Flowers, Night Swimming, deary).
C'est justement quand ils sortent un peu des canons shoegaze, comme sur Memoryboy, que leur personnalité se fait davantage entendre. Cette chanson pop sort du lot avec une double rythmique et un synthé vintage qui vient relever le jeu des guitares qui restent grinçantes comme au début des années 80s. Il marque un tournant plus personnel qui poursuit sur 10K que vous aviez déjà pu entendre sur la playlist Sound Of 2025, notre sélection des groupes qui feront 2025 !
L'EP se termine comme il a commencé, par deux excellents titres shoegaze où les instruments et la voix se fondent dans un tunnel sonore invitant au rêve et à l'introspection. Ce n'est certes pas nouveau mais rudement bien fait.