MOULD

Bristol n’est pas que la ville de Massive Attack et de Portishead. C’est aussi la capitale du punk contemporain et protéiforme de Tricky ou IDLES. Comme avec ces derniers, ce n’est pas forcément la première étiquette que l’on collerait à MOULD, surtout avec une aussi jolie pochette. Leurs prestations live survitaminées, certains diront trop, peuvent virer à la musique industrielle tellement ils jouent et chantent fort, mais sur ce deuxième EP ils ont finalement canalisé leur énergie sans rien perdre de leur fougue.

En même temps qu’ils sortaient un premier EP prometteur chez Nice Swan Records, le groupe a mis en boîte cet été Almost Feels Like Purpose qui sort aujourd’hui chez 5db, un jeune label londonien. Le disque laisse s’exprimer les chansons plus mélodiques, mais toujours très énervées et vite délivrées : six titres en quinze minutes.



En ouvrant par des chœurs, en multipliant les rythmes, les effets de guitare, voire les sons de basse dans un même morceau, le groupe peut laisser penser qu’ils sont cinq ou six, mais en se répartissant bien les rôles, le trio se multiplie. MOULD transforment des titres de trois minutes en des mini symphonies avec des mouvements plus ou moins rapides, plus ou moins tendus, plus ou moins grinçants et plus ou moins optimistes, dépassant les classiques éléments intro - couplet - refrain - pont pour une composition à briques multiples et surprenantes. Parfait exemple. BRACE fait penser à du Beatles passé en accéléré, le falsetto de la voix rappelant celui de Jello Biafra des Dead Kennedys ou, moins tordu, à du Buzzcocks bien speed.

Mais avec tout ça on en oublierait presque d’écouter les paroles, qui ont le même cachet créatif et surprenant. MOULD ne jouent pas seulement à un rythme effréné, ils évoluent très rapidement, et je suis curieux d’entendre où ils en sont maintenant.