Calories

Après un premier dégraissage du mammouth défunt Distophia il y a une bonne année et demie, sous la forme du rafraîchissant Adventuring, le trio nous fait découvrir sa véritable nature par le truchement de douze nouveaux titres, si l’on exclut les deux interludes portant le titre de l’album. L’occasion leur est donc donnée de se débarrasser de la collante étiquette de groupe maudit en pérennisant leur aventure discographique au sein de la galaxie du rock britannique.

C’est avec un réel bonheur qu’on retrouve les mélodies virevoltantes et instantanées des débuts, à l’image d’un You Can Be Honest où le tempo électrifié rapide est mâtiné d’accents power pop, ou encore d’un Orchard Girls plus rigoureux et lourd qui n’est pas sans rappeler Wilt. Au fur et à mesure que l’on progresse dans l’univers hétéroclite du combo, on vit un réel dépaysement auditif, depuis des compositions acoustiques et énergiques, à l’instar de The Offer et de Altitude Sickness, jusqu’à des envolées lyriques coincées entre The Smiths et The Cure, comme en témoigne Endlessly In Light.

Une fois encore le maître-mot chez Calories est le partage d’une joie de jouer et de créer des atmosphères ténues et urgentes, comme par exemple dans Mortal Boys et Even Stephens. Il en résulte une absence totale de fautes de goût, la formation se payant même le luxe de s’aventurer dans de nouvelles contrées expérimentales. Pour preuve un progressif et noisy Let’s Pretend That We’re Older qui s’intègre finalement, malgré une originalité notable, parfaitement dans le paysage. Et on ne pouvait rêver plus belle conclusion qu’un The Brink très bondissant et hypnotique.

Après une première très bonne impression au début de l’année passée, le trio confirme qu’il a enfin trouvé une voie à la fois personnelle et inventive. Aussi peut-on le remercier pour le vent de fraîcheur et la bouffée d’oxygène qu’il souffle sur un genre un peu sinistré qui tourne en rond depuis un petit moment.