VLURE

Le lundi en concert... Généralement traumatisant sauf lorsque la majorité d’entre nous a pu profiter d’un week-end de quatre jours bien mérité. Mais ici les braves ne connaissent pas le repos, et c’est après le petit marathon parisien de la Block Party la semaine passée que nous enquillons avec le retour des écossais de VLURE au Pop-Up du Label.

A défaut de bien prononcer leur patronyme, nous ferons ici les présentations : le quintet établi à Glasgow est composé du chanteur Hamish Hutcheson, des guitaristes Niall et Conor Goldie, du batteur Carol Kriekaard et de la clavieriste Alex Pearson. Découverts sur la scène du Supersonic lors de la dernière édition des soirées Avant-Garde du Pitchfork Music Festival, évènement dans l’évènement permettant de dénicher quelques pépites qui feront le bonheur de nos platines dans les mois suivants, VLURE sont revenus dans la capitale pour confirmer leur très bon niveau scénique. Formation immergée dans un rock électro-danse qui chamboule tout sur son passage, cette dernière est menée par un des performers les plus dynamiques de la scène indie britannique actuelle.


Toujours dans l’attente d'un premier album, armés de leur bondissant premier EP Euphoria datant de 2022, les Écossais et Anglais nous servent un shoot d’une heure fait d’un mélange audacieux de punk, new wave et électro-rock avec cette grosse couche technoïde qui permet de réunir au même endroit pogoteurs et clubbeurs. Boosté par des boucles entêtantes et cathartiques, Hamish Hutcheson embrase la scène seulement muni de son microphone et est ainsi libre de gesticuler comme bon lui semble. Avec cette dégaine mi-hooligan mi-queer du plus bel effet, sous un déluge de lumières agressives rouge et rose, ces dernières venant épouser habilement la musculature toute en tatouages du guitariste peroxydé Conor Goldie, l’ambiance se veut pourtant bienveillante car non dédiée à la bousculade bas de front mais bien à la danse.

C’est un club pas très plein qui accueille les jeunes musiciens alors en pleine tournée européenne, étant passé le week-end précédent par le festival Foul Weather au Havre et par Amsterdam devant des parterres bien plus conséquents. Cependant, cela n’entravera en rien la folie furieuse déployée et ce qui plaît est l’incroyable hétérogénéité de la foule. Quartier de la Bastille oblige, on y retrouve les jeunes élégants en pulls cintrés et petites moustaches de hipsters tout comme les adeptes du look « punk à chiens », peut-être évadés du petit nid qui est le leur en bas des marches de l’Opéra. Sont également présents quelques fans écossais venus encourager leurs héros et l’étonnant alliage du kilt et des pelures en cuir fait alors merveille.


Entre un nouveau titre dont on n’a malheureusement pas pu identifier le nom et quelques singles maintenant des classiques de leur répertoire comme Show Me How To Live Again et Euphoria, tout premier morceau composé par le groupe d’où probablement son inscription à l’encre indélébile sur les pectoraux du guitariste, nous ne connaissons pas une minute de répit. La bonne quarantaine de présents, en début de set plutôt réservée et sagement alignée en rang d’oignons, va très rapidement s’approprier tout l’espace du sous-sol pour laisser le démon de la danse ou ce qui y ressemble, s’exprimer. La petite scène devient rapidement un peu étroite pour contenir toute cette énergie, Hamish Hutchinson et Conor Goldie vont ainsi venir se mêler à la foule et entre headbangs chaotiques et quelques tacles un peu maladroits, le set se terminera aussi vite qu’il a commencé, les spectateurs restant cois après ce concert explosif, ces derniers pour la plupart non préparés à cette mini tornade digne des grandes messes IDLES-iennes.

Une heure et puis s’en vont, du moins le temps de se sécher les torses et de retrouver le public dehors pour la petite causerie de fin de concert. Malgré le petit effectif présent ce soir, VLURE sont assurés d’avoir rallié à leur cause le public parisien, toujours avide de sensations fortes, qui plus est un lundi soir.