Sky Larkin

Réhabilitant, au même titre que Kill Casino ou d’autres formations conduites par un leader féminin, le rock mélodique à connotation gothique plus ou moins sirupeux des années quatre-vingt-dix, fortement inspiré de Throwing Muses ou encore Veruca Salt et Belly, Sky Larkin nous dévoile enfin son premier album. En effet, c’est après quelques atermoiements que The Golden Spike voit enfin le jour, nous livrant en pâture une douzaine de compositions, dont certaines, à l’instar du percutant et endiablé Molten et du très réussi Fossils, I, firent plus ou moins récemment l’objet de singles.

Si l’on retrouve tous les poncifs et les critères du genre, à savoir une voix aux inflexions tantôt énergiques, façon Girl Riot comme dans Antibodies et Matador, tantôt larmoyantes, façon bluette mélancolique, à l’image de Summit, on n’en est pas moins bluffés par les harmonies légères et subtiles, aux confins de la pop ouatée, ainsi que par l’efficacité des titres et leur potentiel d’accroche. Aussi d’un bout à l’autre de l’opus est-on portés par des accords entraînants et virevoltants, comme en témoignent le rigoureux et musclé Somersault, de même que le plus progressif, débridé et varié Beeline.

En conclusion, même s’il n’évolue pas dans un registre révolutionnaire ni fait preuve d’une grande originalité, le trio, aux consonances amécanisantes, en un mot, très Powerpop, manifeste des qualités incontestables, à savoir une grande rigueur et une impressionnante virtuosité, autant de signes d’un talent indubitable, pour nous livrer une première galette propre et sans bavure. Il lui restera à se démarquer un tantinet du courant plutôt dépassé et usé jusqu’à la trame, dont il se réclame, en vue d’acquérir une véritable identité musicale.