China Bears

Je ne sais pas si c'est en raison des Jeux Olympiques que China Bears sortent Participation Trophy pendant l'été, car leur pop rock déprimante a plutôt des ambiances glauques d'hiver anglais humide et sombre, mais j'ai attendu cet album tellement longtemps que je ne vais pas non plus me plaindre.

Découverts à la veille du COVID-19, alors qu'ils commençaient à se faire un petit nom sur la scène londonienne, China Bears avaient assuré les premières parties pour la (courte) tournée de (courte) reformation de Geneva et lancé leur premier EP délicat devant un public conquis. Un second était sorti entre deux confinements, et enfin troisième de manière confidentielle.


De l'eau a coulé sous les ponts, des larmes sur les joues, et le quatuor emmené par les jumeaux Frazer est prêt pour un album. De leurs premiers essais discographiques ils n'ont gardés que Sunday, une superbe ballade qui m'avait marqué sur scène, avec son refrain bouleversant “Good god it's a sunday afternoon what are you doing on the kitchen floor again, I can't keep coming home to this” et son envolée finale. A lui seul, ce titre résume le style de la musique China Bears : sensible, aux guitares précises et à la voix douce.

Le groupe fait dans le classique, avec guitare, basse et batterie, sans effet de style, ni de surenchère en studio. La production a été confiée à Rod Jones d'Idlewild, pas le choix le plus ébouriffant, et c'est donc un trophée très conventionnel qui nous est remis. Il y a même des accents des débuts de Coldplay, qui ont aussi démarré sur le label Fierce Panda.

La personnalité de la musique de China Bears est à prendre au sens premier, elle parle de sentiments et d'expériences personnelles et mise tout sur l'écriture et la synchronisation des cordes sensibles.