Sad Night Dynamite, duo de Glastonbury, le village, pas le festival, sort enfin son premier album. Nous y retrouverons tous les éléments qui avaient fait le charme de leur première mixtape sortie il y a déjà trois ans. Les deux musiciens font leur show et les samples sont choisis avec soin dans une discothèque qui couvre tous les continents et fait la part belle à l'Amérique du Sud et au Moyen-Orient pour un effet ensoleillé et une invitation à traîner gentiment sur le dancefloor un cocktail à la main. C'est la signature des britanniques carencés en vitamine D et qui sont en mal de soleil.
Leur limousine blanche XXL est toujours entre deux soirées, prête à transporter des invités rap pour la touche bad boy au mix, alors que les chanteuses jouent de leurs charmes pour résoudre les conflits. Pour rester dans les clichés du genre, l'ambiance est plus bling qu'une soirée tropézienne.
Sur des titres comme If You Walk, Sad Night Dynamite sont au sommet de ce qu'ils font, mélangeant les genres (oriental, latino, rap, new age...), mettant le doigt sur des petits gimmicks efficaces avec cette nonchalance des groupes anglais en survêtements, de The Streets à Oasis. Même réussite avec Godfather quand il prend une tournure plus sombre, avec des gangsters qui ont des états d'âmes, les ruelles obscures, la nuit qui n'en finit pas et le sommeil qui ne vient jamais.
Mais les choses se gâtent avec Wake Up, Pass Out, une intro à la Harder, Better, Faster, Stronger de Daft Punk entre hommage et parodie pour une soirée où tout est bas de gamme. La plupart du temps, le duo flirte avec le mauvais goût, tout en restant du bon côté de la ligne blanche. J'applaudis par exemple leur parfaite maîtrise du vocoder. Ils mettent juste ce qu'il faut pour avoir des harmonies vocales intéressantes sans tomber dans la couche de maquillage masquant la pauvreté de la voix ou de l'écriture.
S'il y avait des morceaux qui détonnaient sur leur première production, c'est malheureusement en négatif que certains titres émergent. Sur Mrs Dior, malheureusement, c'est la sortie de route ! Les paroles font dans le cliché assumé et passent du côté épouvantable de la farce (« Wish I been a pornstar… Wish I never fucking met her »).
Écrit entre leur appartement/studio d'enregistrement de Londres, leur tour bus, et Los Angeles (bien sûr), Welcome The Night oscille entre le pire et le meilleur, entre les paillettes et les angoisses de la nuit. Cette face plus sombre est plus prédominante dans la seconde moitié de l'album, comme si le groupe avait d'abord voulu nous attirer au cœur de son univers avant de nous dévorer. Dying Of Thirst, est parfaitement réussi, ce n'est pas seulement que le bar est à sec, on a vraiment l'impression de chercher un oasis dans un désert urbain, sec et hostile avec une voix magique en clôture dont on ne sait pas si elle annonce le sauvetage ou la fin.
Entre deux eaux et d'humeurs changeantes, Welcome The Night est varié mais souffre de l'absence d'un fil conducteur pour totalement embarquer l'auditeur malgré de bonnes chansons.
tracklisting
01. If You Walk
02. Godfather (feat. Yung Kayo)
03. Wake Up, Pass Out
04. Onto The Next One (feat. Aby Coulibaly)
05. Mrs. Dior
06. Who Do You Think You Are?
07. Welcome The Night
08. Dying Of Thirst
09. White Lie (feat. BERWYN)
10. Sugabby
11. High Road
12. Knife In The Mud
titres conseillés
If You Walk - Godfather (feat. Yung Kayo) - Dying Of Thirst