Flat Party

A un mois et quinze jours de la fin d'année, la rédaction de Sound Of Violence commence déjà les longs et fougueux débats qui vont accoucher de notre sacro-saint top de la rédaction. Avec cette année, une petite surprise que nous vous préparons afin de mettre en exergue le fait que malgré les verres de lunettes qui s'épaississent chez une partie de notre équipe, nous mettons toute notre énergie dans l'accompagnement des jeunes talents et futurs bêtes de scènes qui viendront un de ces quatre se pointer en tête d'affiche de nos arénas et autres glorieux festivals. Ainsi, nous abordons un des derniers EPs de 2024 qui, nous vous le disons sans aucune retenue, va monter haut dans nos pronostics.

Déjà auteur d'un premier essai paru très discrètement en janvier dernier, les londoniens de Flat Party reviennent pour clôturer l'année en beauté avec un second intitulé It's All Been Done Before. Titre trompeur car ce nouvel effort, bien que dans la même lignée que son prédécesseur, réussit à étoffer l'univers de Flat Party fait d'un indie rock qui s'impreigne généreusement d'une couche de disco pop, nous remémorant les faits d'autres jeunes pousses en plein essor, les Ecossais de Walt Disco.
Dans ce nouveau disque, on retrouve le chant un brin criard et très androgyne de Jack Lawther, toujours accompagné de Rory O'Rourke et Dylan Tarayan-Bibbs à la guitare, Nic Morris à la basse, Tom Hunt au clavier et Zander Hearn à la batterie. Les Anglais ne sont pas trop à six pour mettre en musique leur univers à l'esthétique glam enveloppée de touches synth pop et de ces percées très opéra rock qui nous renvoient quant à elles au plus loin à The Darkness et au plus près à HMLTD. Que des glorieuses références, et surtout extrêmement bien infusées dans les titres Madonna ou la petite bombe dancefloor Shotgun.


Rappelons quand même que ces musiciens sont issus de la toute fin de la génération Z, donc bercés depuis leurs plus jeunes années par les groupes à guitares qui ont eu le mérite de remettre au goût du jour un rock corsé et décomplexé au début des années 2000 tels The Strokes, Artcic Monkeys ou Jack White et ses multiples rejetons. Quelques noms parmi tant d'autres qui ont offert un socle solide à une toute nouvelle fournée de rockeurs, qui après avoir remis les pendules à l'heure du post-punk, s'en retournent vers des sonorités plus sophistiquées, plus orchestrales.

It's All Been Done Before, titre éponyme de l'EP, fait état de toute l'étendue du talent de Flat Party : une ode musclée et hédoniste, avec guitare lourde et piano subtil, un chant puissant et fragile à la fois, tout en contradiction et qui aiguise nos sens. Avec des paroles inspirées (une interview donnée chez des confrères britanniques nous aura aidés à percer le mystère du couplet « The sun won't set on us, even God doesn't trust us in the dark » présente dans Shotgun qui se trouve être inspiré du roman An Era Of Darkness: The British Empire in India de de Shashi Tharoor, ce dernier écrivant « The sun never sets on the British Empire, because even God couldn't trust the English in the dark », les musiciens font preuve d'une vraie maturité dans cette série de titre très euphorique et facile d'accès.

It's All Been Done Before de Flat Party se trouve être un savant dosage mêlant énergie juvénile et références plus classiques offrant un cocktail délicieusement excitant auquel il sera très facile de devenir accros. Nous attendons donc le retour du groupe sur scène (son premier passage discret à Paris datant de la fin 2023 au Supersonic à l'époque de ses trois premiers singles) pour qu'il nous confirme nos prédictions qui sont le concernant des plus enthousiasmantes.